Cancer du pancréas

L’équipe médicale multidisciplinaire de la clinique Saint George prend en charge les cancers du pancréas du diagnostic au traitement chirurgical, suivi éventuellement du traitement complémentaire (radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie etc.) et organise le parcours de soins pour une prise en charge globale du patient.

Le cancer du pancréas, principalement l’adénocarcinome, constitue 90% des tumeurs pancréatiques. Entre 1982 et 2012, son incidence a doublé chez les hommes et triplé chez les femmes en France, avec 14 184 nouveaux cas estimés en 2018, dont 51 % chez l’homme. Les symptômes dépendent du site de la tumeur et de son stade au diagnostic. L’adénocarcinome localisé dans la tête du pancréas provoque des symptômes plus rapidement que celui situé dans le corps ou la queue, souvent diagnostiqué à un stade avancé. Les signes courants tels que fatigue, anorexie et amaigrissement surviennent tardivement et ne sont pas spécifiques. Malgré des progrès récents, ce cancer reste de très mauvais pronostic. L’adénocarcinome pancréatique pourrait devenir la deuxième cause de mortalité par cancer en 2030.

Le diagnostic est le plus souvent réalisé à un stade avancé, du fait d’une expression clinique tardive de la maladie. Seuls 10 à 20 % des patients sont diagnostiqués à un stade où la tumeur est résécable.

Les principaux signes cliniques devant faire rechercher un cancer du pancréas chez un patient de plus de 50 ans sont :

  • une altération de l’état général (asthénie, anorexie et perte de poids) ;
  • des douleurs épigastriques ou abdominales, avec une altération de l’état général ou non expliquées après exploration par endoscopie digestive haute ;
  • un ictère par obstruction biliaire associant une coloration foncée des urines, des selles décolorées et fréquemment un prurit.

Devant une suspicion de cancer du pancréas, le bilan d’imagerie initial repose principalement sur une TDM abdomino-pelvienne qui sera complétée par une TDM thoracique dans le même temps en cas de lésion pancréatique. Une IRM peut parfois être réalisée, lorsque la lésion n’est pas visible au scanner ou en cas de doute.

L’échoendoscopie avec biopsie permet d’apporter la preuve histologique du cancer et permet également en cas de besoin la pose de prothèse pour dériver la bile et diminuer l’ictère.

Le patient doit être rapidement adressé à une équipe spécialisée dans les traitements des cancers digestifs pour confirmation du diagnostic et valider le traitement adapté.

En cas de syndrome obstructif biliaire, un patient atteint d’un cancer de la tête du pancréas (70 à 80 % des cas) peut nécessiter, après la TDM, un drainage biliaire (par la pose de prothèse ou stent biliaire), généralement réalisé par cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE).

En l’absence de cancer avancé (métastases ou atteinte locale évoluée), une chirurgie est proposée d’emblée.

Dans certaines situations, un traitement avant la chirurgie peut être proposé : le traitement Néo-adjuvant. Ce traitement, consistant en une chimiothérapie, est adapté au type cellulaire de la tumeur cancéreuse mise en évidence. Le traitement Néo-adjuvant est toujours suivi d’un traitement chirurgical.

La résection de la tumeur cancéreuse (selon des protocoles chirurgicaux précis dits oncologiques) permet le traitement et la guérison d’une grande majorité des cancers pancréatiques, particulièrement de tous ceux qui sont pris en charge à un stade précoce de la maladie.

L’étude anatomo-pathologique de la pièce de résection chirurgicale permettra la stadification précise de la lésion tumorale.

Le stade de la tumeur cancéreuse nous donnera des indications fiables quant au pronostic de la lésion et à l’indication de l’administration d’un traitement complémentaire.

La majorité des traitements complémentaires proposés sont des traitements de chimiothérapie (administration des produits cytostatiques sous forme de perfusions) selon différents protocoles mais généralement étalés sur une période de 6 mois (par exemple une perfusion de produits toutes les 2 semaines en 12 séances).

La radiothérapie externe pourra être utilisée dans les cas de cancers récidivés ou inopérables ou pour le traitement de certaines métastases.

10 à 20 % des patients peuvent bénéficier d’une chirurgie d’exérèse à visée curative. La majorité des patients reçoivent une chimiothérapie, qu’elle soit néo-adjuvante (ou d’induction), adjuvante, ou palliative. Les récidives après résection d’adénocarcinome pancréatique sont très fréquentes et sont métastatiques et/ou locales. Il est important de dépister une récidive tumorale avant l’apparition de symptômes pour permettre de traiter cette récidive de façon plus efficace et améliorer la survie à distance.

Après la fin du traitement, les patients sont intégralement suivis pendant une période d’au moins 5 ans. La surveillance est assurée par une équipe pluri-disciplinaire et gérée par le spécialiste (oncologue) ou par le médecin de famille selon des protocoles établis suite à des consensus et des recommandations internationales mises à jour annuellement.

Evidemment, chaque protocole de surveillance présente une adaptation individuelle (qui repose principalement sur les caractéristiques cellulaires de la tumeur cancéreuse et du bilan d’extension). Elle doit également tenir compte des comorbidités de chaque patient ainsi que de son état général.

Un bilan onco-gériatrique est souvent nécessaire pour les patients d’âge supérieur à 70 ans.

La qualité de vie après cancer est le plus souvent normale mais un accompagnement peut être nécessaire (psychologue, nutritionniste, spécialiste de la douleur, kinésithérapeute).

La préservation de la qualité de vie du patient constitue un objectif important et permanent dès le début du parcours de soins et durant toute la durée de la maladie et du suivi. Les principaux symptômes invalidants, tels la douleur, la dépression, la stéatorrhée (liée à l’insuffisance pancréatique exocrine) et la détérioration de l’état nutritionnel sont à chercher, évaluer, traiter précocement et à réévaluer aussi souvent que nécessaire.

Une RCP – cancers digestifs – réunissant un collège d’experts, a lieu toutes les semaines à la clinique Saint George. Tous les dossiers de patient(e)s présentant un cancer colorectal sont analysés et des recommandations pour la prise en charge sont établies ; celles-ci seront expliquées au patient par son médecin référent.

Les coordonnateurs de cette RCP sont le Dr Richard SKAF et Dr Alexandre MAUBERT.

Les spécialistes référents participants sont :

  • Oncologues : Dr Ophélie CASSUTO.
  • Chirurgiens : Pr Emmanuel BENIZRI, Dr Dan ELKAIM, Dr Pascal FABIANI, Dr Stéphan PAVELIU et Dr Lionel SEBASTIANELLI
  • Pathologistes : Dr Marie Jeanne CARAYON, Dr Mélanie CHAZAL, Dr Jean-Claude HAMMOU, Dr Bertrand JOURNEL, Dr Aude LALLEMAND, Dr Patricia MACCARIO, Dr Sophie MAZELLIER, Dr Julie REVERSO, Dr Cécile SIMBSLER et Dr Philippe VIAU.
  • Médecine nucléaire : Dr Guillaume NIVAGGIONI
  • Radiothérapeutes : Dr Audrey CLAREN, Dr Nathalie PINTO et Dr Olivier THOMAS
  • Gastro-entérologue : Dr Massimo CONIO, Dr Dann OUIZEMAN et Dr Bogdan RADU

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