Cancer du foie
L’équipe médicale multidisciplinaire de la clinique Saint George prend en charge les cancers du foie du diagnostic au traitement chirurgical ou radiologique, suivi éventuellement du traitement complémentaire (radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie etc.) et organise le parcours de soins pour une prise en charge globale du patient.
L’incidence de la maladie est en forte augmentation depuis 20 ans. En France, pour l’année 2018, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer du foie était de 10 580 dont 77 % chez l’homme. Le nombre estimé de décès par cancer du foie était de 8 697. L’âge moyen de découverte de la maladie est de 62 ans.
Les cancers du foie sont majoritairement constitués de carcinomes hépatocellulaires (80 à 90 %) et de cholangiocarcinomes. Les autres formes de cancers sont très rares.
Les facteurs de risque principaux sont :
- Infectieux : les hépatites virales B ou C, les parasitoses hépatiques
- Comportementaux : l’alcoolisme,
- Métabolisme : stéatose hépatique (NASH)
- Toxiques.
LES CANCERS PRIMITIFS DU FOIE
Ils ont comme point de départ la transformation maligne de certaines cellules constituant le foie. Ils sont aussi appelés, carcinomes hépato-cellulaires ou hépatomes.
En Europe, ils se développent sur un foie « malade » dans 90 % des cas. Une cirrhose est présente dans 75 à 80% des cas.
L’origine de la cirrhose peut être en relation avec une hépatite chronique virale, de type B ou C, d’une cirrhose alcoolique ou non ou d’une hémochromatose qui est une surcharge, héréditaire, en fer du foie.
Plus rarement, mais en forte augmentation, il se développe à partir d’une maladie du foie (hépatopathie) chronique non cirrhotique. Il s’agit alors d’une stéatopathie non alcoolique liée à une surcharge en graisse du foie liée soit au diabète, soit à l’obésité (NASH).
Rarement, en Europe, ils sont la conséquence d’une mauvaise nutrition, d’une pollution alimentaire par l’aflatoxine ou d’une exposition à des toxiques.
Enfin, exceptionnellement il touche sur un foie « sain ».
LES CANCERS SECONDAIRES (MÉTASTASES HÉPATIQUES)
Ce sont surtout les cancers drainés par la circulation des organes de l’abdomen (circulation splanchnique) qui donnent des métastases hépatiques.
Il s’agit principalement des cancers affectant le côlon +++, le pancréas et l’estomac.
Néanmoins, les métastases hépatiques peuvent se voir dans la quasi-totalité des cancers généralisés, comme les cancers du poumon, de l’ovaire, du sein, de l’œsophage, du rein et des très rares tumeurs neuroendocrines.
La découverte d’un cancer du foie se fait alors fréquemment lors du suivi d’une maladie du foie (cirrhose, hépatite virale). Elle peut également se faire chez une personne en bonne santé mais les symptômes de la maladie sont alors souvent tardifs et peu spécifiques d’un cancer.
Une série d’examens permet d’établir le diagnostic, de décrire le cancer et l’état du foie, pour adapter au mieux les traitements.
Différents examens sont nécessaires pour repérer et décrire la présence d’une éventuelle tumeur. Une échographie permet de voir si une masse suspecte, ou nodule, apparaît sur le foie.
Un scanner du thorax, de l’abdomen et du pelvis permet de confirmer le diagnostic de cancer du foie évoqué par les résultats de l’échographie. Il permet également de repérer d’autres nodules et d’éventuelles extensions de la tumeur sur d’autres organes (ganglion, os, poumon, glande surrénale, péritoine).
Une IRM peut aussi être effectuée en complément ou en remplacement du scanner. L’IRM donne des images précises de la tumeur et permet de voir une éventuelle extension vers des vaisseaux sanguins du foie.
En complément des examens d’imagerie, une analyse de sang est effectuée pour mesurer une substance, l’alpha-fœtoprotéine, que l’on retrouve présente dans le sang lors d’un cancer du foie. Enfin une biopsie, c’est-à-dire un prélèvement de cellules du foie, est parfois pratiquée si les examens précédents n’ont pas permis de confirmer avec certitude le diagnostic de cancer.
Le patient doit être rapidement adressé à une équipe spécialisée dans les traitements des cancers digestifs pour confirmation du diagnostic et valider le traitement adapté.
Il existe quatre types de traitement du cancer du foie :
- La chirurgie à travers l’ablation partielle du foie (hépatectomie),
- La chirurgie à travers la greffe de foie (transplantation hépatique),
- La radiologie interventionnelle (destruction tumorale percutanée),
- Ou la chimiothérapie.
L’hépatectomie est le traitement principal lorsque le foie fonctionne normalement. C’est une opération chirurgicale qui consiste à retirer la partie du foie sur laquelle la tumeur s’est développée.
La greffe de foie est le traitement de référence lorsque le foie ne peut plus fonctionner normalement. La greffe permet de traiter le cancer et la maladie chronique du foie en remplaçant le foie atteint par un foie sain.
La destruction tumorale percutanée par radiofréquence est une alternative à la chirurgie, selon la taille et la localisation de la tumeur dans le foie. Cette technique utilise la chaleur pour détruire la tumeur en passant à travers la peau.
La chimiothérapie permet de ralentir le développement du cancer lorsqu’il n’est pas possible d’enlever la tumeur. Elle est administrée sous deux formes différentes : la chimio-embolisation et la thérapie ciblée. Dans certaines situations, un traitement avant la chirurgie peut être proposé : le traitement Néo-adjuvant. Ce traitement, de la chimiothérapie, est adapté au type cellulaire de la tumeur cancéreuse mise en évidence. Le traitement Néo-adjuvant est toujours suivi d’un traitement chirurgical.
La résection de la tumeur cancéreuse (selon des protocoles chirurgicaux précis dits oncologiques) permet le traitement et la guérison des cancers hépatiques, particulièrement de tous ceux qui sont pris en charge à un stade précoce de la maladie.
L’étude anatomo-pathologique de la pièce de résection chirurgicale permettra la stadification précise de la lésion tumorale.
Le stade de la tumeur cancéreuse nous donnera des indications fiables quant au pronostic de la lésion et à l’indication de l’administration d’un traitement complémentaire.
La majorité des patients reçoivent une chimiothérapie, qu’elle soit néo-adjuvante (ou d’induction), adjuvante, ou palliative.
Il est important de dépister une récidive tumorale avant l’apparition de symptômes pour permettre de traiter cette récidive de façon plus efficace et améliorer la survie à distance.
Après la fin du traitement, les patients sont intégralement suivis pendant une période d’au moins 5 ans. La surveillance est assurée par une équipe pluri-disciplinaire et gérée par le spécialiste (oncologue) ou par le médecin de famille selon des protocoles établis suite à des consensus et des recommandations internationales mises à jour annuellement.
Evidemment chaque protocole de surveillance présente une adaptation individuelle (qui repose principalement sur les caractéristiques cellulaires de la tumeur cancéreuse et du bilan d’extension). Elle doit également tenir compte des comorbidités de chaque patient ainsi que de son état général.
Un bilan onco-gériatrique est souvent nécessaire pour les patients d’âge supérieur à 70 ans.
La qualité de vie après cancer est le plus souvent normale mais un accompagnement peut être nécessaire (psychologue, nutritionniste, spécialiste de la douleur, kinésithérapeute).
La préservation de la qualité de vie du patient constitue un objectif important et permanent dès le début du parcours de soins et durant toute la durée de la maladie et du suivi. Les principaux symptômes invalidants, tels que la douleur, la dépression et la détérioration de l’état nutritionnel sont à chercher, évaluer, traiter précocement et à réévaluer aussi souvent que nécessaire.
Une RCP – cancers digestifs – réunissant un collège d’experts, a lieu toutes les semaines à la clinique Saint George. Tous les dossiers de patient(e)s présentant un cancer colorectal sont analysés et des recommandations pour la prise en charge sont établies ; celles-ci seront expliquées au patient par son médecin référent.
Les coordonnateurs de cette RCP sont le Dr Alexandre MAUBERT et Dr Richard SKAF.
Les spécialistes référents participants sont :
- Oncologues : Dr Ophélie CASSUTO
- Chirurgiens : Pr Emmanuel BENIZRI, Dr Dan ELKAIM, Dr Pascal FABIANI, Dr Stéphan PAVELIU et Dr Lionel SEBASTIANELLI
- Pathologistes : Dr Marie Jeanne CARAYON, Dr Mélanie CHAZAL, Dr Jean-Claude HAMMOU, Dr Bertrand JOURNEL, Dr Aude LALLEMAND, Dr Patricia MACCARIO, Dr Sophie MAZELLIER, Dr Julie REVERSO, Dr Cécile SIMBSLER et Dr Philippe VIAU.
- Médecine nucléaire : Dr Guillaume NIVAGGIONI
- Radiothérapeutes : Dr Audrey CLAREN, Dr Nathalie PINTO et Dr Olivier THOMAS
- Gastro-entérologue : Dr Massimo CONIO, Dr Dann OUIZEMAN et Dr Bogdan RADU